Les pratiques apicoles sont si variées, qu’on peut affirmer, qu’il existe autant d’apicultures qu’il y a d’apiculteurs. L’unanimité se fait toutefois pour condamner les agressions répétées dont sont victimes les abeilles. En premier lieu, les pesticides omni présents dans notre agriculture constituant un véritable danger pour la biodiversité. Parmi eux le cruiser, enfin interdit par le nouveau gouvernement sur le tournesol, mais qui reste autorisé sur les cultures de maïs. Ce même pesticide interdit dans de nombreux pays européens accusé de la disparition de milliers de ruches notamment en Italie.
Unanimité ou presque, puisque certains apiculteurs pour des raisons obscures, et au mépris des évidences, s’accommodent du produit, adoptant une curieuse attitude qui consiste à se positionner à l’encontre de leurs propres intérêts.. Comportement autodestructeur propre au genre humain et inconnu dans le monde animal (surtout pas chez les abeilles !)
Aux insecticides
suffisants à eux seuls pour mettre
en danger notre hyménoptère préféré, s’ajoutent malheureusement d’autres
facteurs :
- La menace OGM (dans le domaine agro-industriel), qui se précise de plus en plus. Un champ OGM, c’est la garantie à moyen terme, d’une dissémination des pollens dans un rayon de plusieurs kilomètres du fait de l’action des pollinisateurs, (et en premier lieu des abeilles) ; avec comme conséquence indirecte, la contamination du miel. Pour reprendre une métaphore entendue pour le nucléaire, les OGM, c’est décoller à bord d’un avion d’une haute technologie, sans avoir prévu de piste d’atterrissage.
- Les maladies classiques ancestrales, qui seules, seraient maîtrisables, le varroa et le frelon asiatique venus tous les deux d ‘Asie à la faveur de flux commerciaux,(ah la mondialisation..). Frelon dont les apiculteurs ont mis en garde les pouvoirs publics du danger qu’il présentait, dès son arrivée en 2005. Ces derniers, 7 années plus tard, ne le considèrent toujours pas comme une espèce nuisible. il règne désormais en maître sur les ruchers en fin de saison.
A cette liste malheureusement non exhaustive, s’ajoute la politique désastreuse d’aménagement du territoire ; voies ferrées et autoroutes massacrent nos campagnes. Leurs implantations sont justifiées pour des raisons de développement économique, (argument des plus fallacieux si l’on considère qu’un ouvrage du type LGV mettra Paris à 2h de Bordeaux, au lieu des 3 actuellement. ; bénéfice bien dérisoire au regard du désastre écologique). Scindant une forêt en deux, ce type d’axe, est une catastrophe irréversible pour l’entomofaune, et la flore locale, mettant définitivement en péril une biodiversité locale déjà bien fragile.
A cela s’ajoute évidemment la pollution générée par le
trafic routier. Pour faire bonne figure, des plantes mellifères sont semées le
long des tracés, sinistre foutaise.
L’autoroute Langon Pau, récemment ouverte, traversant la forêt des Landes, passe précisément à l’emplacement où je récoltais la bruyère (à Captieux). Quant à
la LGV prolongeant l’axe Tours Bordeaux, elle passera à Castres en
Gironde sur l’emplacement où je récolte
l’acacia ! (j’ai décidément pas de chance,).
Ainsi, l’abeille apparue il y a bientôt 100 millions d’années, cofondatrice de notre environnement, résistant a plusieurs glaciations, vénérée par les Grecs et les Égyptiens, reine incontestée des insectes pollinisateurs, responsable à elle seule de près de 80% de la pollinisation, l’abeille donc disais-je avant d’être interrompu par moi même, disparaît inexorablement sous le regard complice des pouvoirs publics.